Au bonheur des larmes

Je continue de vivre envers et malgré tout

Et je continuerai finalement jusqu’au bout.

Peut-être même qu’enfin, un soir d’un peu plus tard

Je laisserai mes pensées libres de me faire croire

Qu’à force d’être là j’en ai reçu le goût;

Qu’au fond mon existence valait sans doute son coût.

Puisque j’ai eu vingt ans sans ambition d’avoir

Le temps viendra où d’être sera mon seul espoir.

J’ai si peu de regrets, de rouge sur mes joues;

Je n’ai rien à avouer qui ne peut être absout.

Tout le mal que j’ai fait s’innocente du hasard,

De la simple inconscience, il fut fait sans savoir.

Je n’attends ni pardon, ni défense, rien du tout

Je ne m’excuse pas de vivre sans tabou.

Si je n’ai de croyances, d’espérances exutoires

Je ne vis pas pour autant la peur du dernier soir

Je n’ai d’autre horizon que le doute et le flou.

Mais si je m’y complais comme aux abords d’un trou,

Je ne sauterai pas à pieds joints dans le noir,

Je garderai au coeur le confort illusoire

Que tout reste à venir,  le violent et le doux,

Que rien ne s’est figé qui n’altère mon pouls.

J’affectionne mes névroses bordées de désespoir

Elles me sont plus fidèles que mes heures de gloire.


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