Le temps s’invite sur tes années, mais au printemps
Les tilleuls reverdiront sur la promenade
Oublieux des frimas et des chagrins d’antan
Nous agiterons nos rires bravant la cantonade .
Je connais tes errances, tes silences et tes doutes
Echo des heures d’enfance, ils assaillent tes soirs
Et dans leurs yeux de monstre, les larmes en goutte à goutte
Chavirent comme un bateau ivre de trop d’espoir.
Je suis derrière la porte, offrande de famille
Puisqu’au milieu de tous tu t’es intronisé
Mon ami plus que frère. A mon regard qui brille
Colore tes voyelles, réchauffe ton âme usée.
Mes poches sont crevées, je n’ai pas d’idéal
Tous ces mots qui me manquent je les puise à ta bouche
Et je me sens grandir quand ton sourire s’installe
De toute sa bienveillance sur mes humeurs farouches.
Nos échanges solidaires nous ont rendu plus forts
Ensemble contre nos manques, déjà de belles victoires
Mes Everest de papier cèdent devant tes efforts;
J’ai éclairé les ondes, pour toi froides eaux noires.
En nos heures festives, en nos instants précieux
En nos vapeurs d’alcool et en nos différences
Je crois plus aujourd’hui, que jamais en un dieu
Fée verte des solitaires, idole de l’ignorance.
Je m’impatiente déjà de demain, de plus tard
De tout cet avenir qu’il nous reste à nourrir
Avant qu’un jour ne sonne l’heure de notre départ
Pour un val ou un autre où nous irons dormir.
J’envisage nos chemins, parallèles infinis
Malgré le temps qui passe et la beauté des femmes
Toujours sur nos bougies nos souffles réunis
Exauceront nos voeux au feu des mêmes flammes.
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