Ce siècle fatigué alors que nouveau né
Lézarde ses blessures aux quatre coins du monde.
Mais les hommes sont les hommes
Il ne peut leur suffire
De savourer les fleurs et d’aimer l’horizon.
Leur regard porte ailleurs
Auréolé de haine, d’ignorance ou d’envie
De peur et de mépris.
J’avais imaginé pour ce siècle naissant
Que toutes leçons tirées nous protègeraient du pire.
Mais les hommes sont les hommes
Ils ne vivent qu’au présent.
Des erreurs d’hier, des drames de leurs parents
Il s’ombrent les paupières, bâtissent des monuments
Mémorial ou cimetière qu’ils parcourent en pleurant
Sans entendre qu’au loin résonne de nouveau
Le bruit sourd du combat.
J’avais cru, enthousiaste, pour ce siècle moderne
Qu’enfin toutes ces richesses, tous ces mille et ces cents
Permettraient à chacun de vivre décemment.
Mais les hommes sont les hommes.
Ils partagent un soleil, un sourire quelquefois
Mais pour l’argent, la terre
Ils ne désarment pas. Toujours la même lutte
Insensée et brutale, le règne du toujours plus
Et du chacun pour soi.
En ce siècle savant, je croyais dur comme fer
Fini l’obscurantisme, le drame des prières
Pour un dieu ou un autre. Nous serions tous des frères.
Mais les hommes sont les hommes.
Et Dieu est si clément
En son nom, pour sa gloire on peut tuer des enfants.
On peut même sans y croire l’imposer à tous vents
Et pour sauver son âme, rien de plus efficace
Que de se purifier au sang de l’innocent.
Moi qui rêvais ce siècle premier du millénaire
Comme enfin la victoire de notre humanité
J’ai parfois dans la bouche comme un goût de poussière.
J’avais juste oubli é dans ma naïveté
Que les hommes sont les hommes aujourd’hui comme hier.
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