J’ai de la nostalgie pour tout ce qui n’est plus
Les temps et les usages aujourd’hui disparus
Au présent qui me blesse où l’horizon dessine
Des plages incertaines lourdes de trop de bruine
Je choisis le refuge des souvenirs amis
Qu’ils fassent ou non partie du réel de ma vie.
Des époques lointaines aux portes de l’enfance
Ma mémoire ne s’encombre que peu de vérité.
Si mon esprit s’égare à errer au passé
Il n’est pas nécessaire qu’il soit mien pour me plaire.
J’ai pour les temps anciens qui ne m’ont pas connue
Les mêmes doux regrets que pour mes heures vécues.
Je danse les années folles et valse en crinoline
Vagabonde des salons du siècle des lumières
Je courtise à Versailles ou croisade en Terre Sainte
Je brûle à Pompéi pour renaître à Amboise
Me faire aimer d’Henri de mes humeurs grivoises…
Les douleurs du passé me font peine plus légère
Elles glissent sans griffer mon âme singulière
Drapés dans leur linceul, les chagrins s’évanouissent
Le temps les a huilés d’un vernis cathartique.
De la mémoire des hommes et de ses avaries
J’ai pour le temps qui passe une mélancolie.
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