Ivresse de fille

Ma vie n’est pas de celle dont on se fait l’écho

On ne narre pas mes faits ni ne cite mes propos

Pourtant mon ordinaire un jour m’a fait cadeau

D’un diamant de lumière, du soleil le plus chaud.

 

Par un matin d’hiver de ma jeunesse passée, 

Une promesse de femme s’est octroyé mon coeur.

Détruisant mon sommeil, chavirant mes journées

Elle n’eut qu’à apparaître pour immoler mes peurs.

 

De ses premiers sourires à sa dernière bouderie

Elle a grandi mon âme de chaque heure de sa vie.

Insouciante et rieuse parfois comme une folie,

Émouvante et fragile, un peu curieuse aussi.

 

De ses longues boucles chaudes je me fais des bouquets

Qui endorment mes peines de leur saveur de miel.

Et de nos bavardages si graves ou si légers

Je peins jour après jour les couleurs de mon ciel.

 

Toutes ses premières fois je les ai admirées

De ses tous premiers pas à ses vertes années.

Dans chacun de ses choix j’ai repu ma fierté.

Jusque dans ses ombrages j’ai goûté sa clarté.

 

Bientôt elle s’en ira volée par son avenir.

C’est le meilleur de moi qui tissera la toile

Dans laquelle quelquefois je la veux revenir

Déposer pour une heure les armes sous mon étoile.

 

Chaque jour que dessine ma vie de pacotille,

Un air au fond de moi, rythme de ma famille

Fanfaronne de gaieté mon coeur qui vacille,

Du bonheur insensé d’être mère de ma fille.


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