Bien sûr t’es mon amie
Tu pouvais pas te taire
Et garder le mystère
Alors tu m’as tout dit.
Tu t’es pas une seconde
Demander si ta bombe
Une fois dégoupillée
Allait pas m’exploser.
Alors pour ta conscience
Tu as ruiné ma vie.
Je voulais pas le savoir
Que tu l’as vu dans ce bar,
Sur la bouche d’une poupée
Qui a sans doute un lit.
Je voulais pas le savoir
Qu’la lumière de mon phare
Brille sur d’autres jetées
Parfois au creux d’la nuit.
Tu pouvais pas rien dire
T’aurais plus pu te voir
La face dans un miroir.
T’as préféré le pire,
Emporter mes souvenirs
Mes rires et mes désirs,
Dans un flot de paroles
Qui vont me rendre folle.
Ç’aurait été trop lourd
De sauver mon amour.
Je voulais pas le savoir
Que parfois d’autres hanches
Occupaient ses dimanches,
Que l’oiseau de ma branche
Partait en migration
Vers d’autres horizons.
C’était pas mon histoire,
Je voulais pas le savoir.
T’as pensé à ma peine
A tout ce que tu déchaînes,
Comment t’as pu te dire
Que pour moi ce serait pire
De vivre à ses côtés
Heureuse et apaisée,
De quoi t’es tu mêlée
Pour juger nos secrets.
La vérité en larmes
Pour toi a plus de charme.
Je voulais pas le savoir
Que parfois en passant
Il se baissait à terre
Pour ramasser un gant.
Et que sous ses paupières
Valsaient de temps en temps,
Des âmes plus légères
Qui passaient en riant.
Ça t’aurait pas fait mal
De la garder pour toi
Cette nouvelle infernale
En tout cas moins qu’à moi.
Ça t’empêchait de dormir
Il fallait que tu parles,
Il fallait le sortir
Le venin qui m’empale.
J’espère que tu vas mieux
De me faire tout ce mal.
Je voulais pas le savoir
Que t’as vu mon bateau
Qui quittait mes amarres
Pour voguer d’autres flots,
Alors que de mon corps
Je lui ai fait un port
Il y revenait toujours
Mouiller à notre amour.
Mais tu as tout détruit
Parce que ça te soucie
De savoir que mes songes
Abrite quelques mensonges.
A toutes les bonnes copines
Les très proches, presque soeurs,
Je demande le silence
La douce bienveillance,
De regarder ailleurs
Que sur notre malheur.
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