L'amour de soi

Mais quelle foule ici-bas aura raison de moi

Quelle est la main tendue qui saisira la mienne,

Dans quel cercle d’amis aimerais-je que l’on me voit,

Et quelle cause perdue vaut que je la soutienne ?

 

Solitaire par hasard, j’avoue ne pas souffrir

Du manque d’attention que la vie nous assène.

Il n’est pas d’arrogance dans mon intime désir

J’apprécie mon prochain sans m’aliéner ses chaînes.

 

Souvent l’on me perçoit comme un drôle d’animal

Fuyante sous la caresse je m’exclus par moi-même,

De ce monde solidaire intensément social.

 Je brave la solitude de ma vie de bohème.

 

Mais je ne connais pas ces sortes de terreurs

De me retrouver seule, captive de ma vie

J’avoue même parfois rêver de moins de bruit

De parcelles de silence aux exquises langueurs.

 

Alors que bien souvent je m’éclipse, je m’esquive,

J’assiste un peu surprise à la course effrénée 

Que poursuivent tous ces gens à vouloir qu’on les suive.

Qu’on me laisse en retrait de cette marche insensée.

 

Je n’ai pas de secret, je n’ai rien inventé

Et je n’ai pas non plus d’orgueil démesuré

La seule certitude à cette drôle de loi

C’est de me bien sentir, seule en face de moi.


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