L'enfant

Elle avait trois ans, son front de porcelaine

Attirait mes baisers cependant que ses joues

Proposaient à ses boucles de venir y danser

Leur ballet de caresses. Je la trouvais si belle,

J’aimais tout ce qu’elle est, son rire, ses ritournelles

Ses yeux verts et ses moues.

 

Dans les bras de sa mère, j’avais fait ma maison

Elle venait m’y rejoindre, nous chanter ses chansons

J’étais au paradis, leur amour sur ma vie

Quand de leurs doigts mêlés elles chatouillaient mon dos.

Par sa voix d’enfant sage, le monde était plus beau

Moi dans son babillage, je me sentais au chaud.

 

Parfois le long d’un cil, une perle de lumière

Incendiait mes urgences.

Plus rien que son chagrin, sa colère, sa blessure

Ne comptait d’importance dans mes priorités.

Rallumer son sourire, quelque soit la dépense

Pour sa peine au bûcher.

 

Mais la maison un soir a refermé sa porte

Sa mère m’a expliqué, nos amours étaient mortes

Il a fallu partir dans le froid et l’absence

Rêver d’autres amours, mon coeur en redevance,

Sans possible espérance que jamais ne revienne

Cette petite fille qui n’était pas la mienne…


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