La beauté de Romy

Sur chaque heure de nos vies, la possible harmonie,

Le monde a des couleurs, des lumières, des folies

Des aurores légendaires d’une grâce infinie.

Là juste sous nos yeux, des merveilles, du génie

Des couchers de soleil doux comme la prophétie

De la nuit à venir, refuge des corps épris.

Et si c’est pas assez, si le ciel encore gris

Pour toujours, à jamais la beauté de Romy…

 

Sur nos humeurs sensibles, boiteuses de nostalgie

Les charmes indicibles des heures de plein midi

Qui réveillent l’enfance, la source de nos envies.

Pour nos bouches muselées par la haine et les cris

La tendresse des mots cousus de poésie,

Victorieux de nos larmes qu’ils épuisent de mépris.

Et si c’est pas assez, si la peine non tarie

Pour toujours, à jamais la beauté de Romy…

 

Venus du fond des âges, les hommes et leur génie

Dentelles de cathédrales, pierres de leurs mains polies

Nous raconter hier, ailleurs, d’autres esprits

Et nous aider à vivre ici et aujourd’hui.

Le temps et la poussière sur leurs os rabougris

Nous chuchotent l’éphémère et l’urgence de la vie.

Et si c’est pas assez, si l’ennui ressurgi

Pour toujours, à jamais la beauté de Romy…

 

Caché derrière les plaintes de nos sens endormis,

Le timide chuchotis de nos plaisirs exquis.

Quand l’eau vient à la bouche, le souffle raccourci

Par une main qui touche, le désir qui grandit,

Par le feu qui réchauffe nos hivers transis,

Par le parfum des roses ou le bruit de la pluie.

Et si c’est pas assez, si le corps assoupi

Pour toujours, à jamais la beauté de Romy…

 

Tant et tant de nuances pour colorer nos vies

S’éblouir de soleil ou éclairer petit

Juste la page du livre qui nous emmène au lit.

Dormir contre un enfant qui sous nos yeux grandit

Rêver contre un amant qui dans nos jeux s’oublie

Détourner le sommeil, réinventer la nuit.

Et si c’est pas assez, si plus rien ne suffit

Pour toujours, à jamais la beauté de Romy...