La femme

La femme est l’avenir de l’homme nous dit le poète. Si je suis sensible à la douceur de la déclaration, je m’interroge néanmoins. Pourquoi le concept même de féminité ne se pense-t-il autrement qu’en fonction d’un positionnement particulier face à l’homme. Il faudrait toujours qu’elle soit l’avenir, l’égale, la moitié, la fille… N’en déplaise aux féministes, la parité m’indiffère, je trouvais Mademoiselle charmant et j’aime les hommes galants. Le problème n’est pas là. Il s’agit simplement de souligner cette extraordinaire exception de langage concernant ce terme de femme qui peine tant à devenir générique. Pourquoi ne peut-on penser la femme qu’en qualitatif, quantitatif, comparatif ou autre superlatif et non juste dans son identité, son altérité. Une femme ne vit pas en permanence face à un miroir plus ou moins déformant qui lui renverrait une image masculine transfigurée par des manques, des corrections ou des rajouts destinés au mieux à le combler, au pire à s’y soumettre.

Je suis une femme.Point. Je ne me vis pas comme le contraire d’un homme. Je suis autre ni plus, ni moins, ni meilleure, ni pire. Je suis une femme et n’ai nul besoin que l’on vienne me défendre sur ce titre, ni m’enrôler dans des combats stériles sur ma position dans notre société. Je m’y sens bien , merci. Bien sûr que je considère scandaleux qu’encore aujourd’hui à fonction égale la rémunération ne le soit pas. Bien sûr que j’exècre cette vision hyper sexualisée de la femme devenue quasi la norme dans nos sociétés modernes. Bien sûr que je croise encore trop souvent dans les discours de certains des relents de machisme très XIXème qui m’ insupportent. Pour autant je refuse de jouer ma condition féminine pour une altérité qui ne serait que de circonstance qui enferme davantage qu’elle ne libère. Je ne suis ni femme enfant, ni femme fatale, ni femme objet, ni femme libre ou libérée, de pouvoir ou de qualité. Je suis une femme et n’ai aucun besoin d’être définie autrement. Mon identité de genre ne signifie pas à mon sens, ne pas être un homme mais une identité singulière qui relève de spécificités qui lui sont propres. Je suis complète, aboutie, construite et nécessaire.

En somme je suis une femme et merci à Dieu d’avoir créé les hommes.


Écrire commentaire

Commentaires: 0