Le sommet

On ne vit le plus souvent que pour si peu de choses,

Un homme ou un enfant,

Un vice ou un talent qu’il nous faut accomplir.

Certains n’ont d’existence que leur chair et leurs os.

Moi je vis vis pour détruire.

Ne pas laisser gagner

Les heures et les années à rire en société

Quand le noir et la peur

Me grignotait le coeur sans penser à pleurer,

Balayant dans un souffle les promesses de ma vie.

Aujourd’hui c’est fini,

J’ai franchi la montagne.

Je suis tombée souvent, je me suis relevée

J’ai gravi tous les cols, j’ai eu froid, j’ai eu mal

Mais j’y suis parvenue, me voilà au sommet.

D’où je suis à présent, j’ai une vue imprenable

Sur ma vie qui descend, ce qui reste à marcher

On y voit des amis, des verres et des voyages

Les rires ma famille, le doux dans leur regard,

Il y a des sourires, des livres et du thé blanc

Pour les heures claires obscures,

C’est beau comme un Cézanne ayant conquis l’azur,

Comme la lumière du soir qui tombe sur la Toscane…

Au loin quelques nuages s’endorment sur l’horizon

Mais l’orage est passé, il n’y a plus de danger.

Il n’est plus qu’un chagrin

Pour coller à ma peau

Avoir lâché la main qui m’ a menée ici

Quand en bas y’ avait rien pour mettre mon coeur au chaud.


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