Dans les lumières du soir la ville n’est plus distincte
Par la fenêtre à peine encore quelques clochers illuminés.
C’est l’heure où les mots viennent m’infuser de leur plainte,
Pleurer à mon oreille leur désir d’exister.
Avec quelle insolence sur mon esprit martyr,
Ils m’assomment de leur danse.
Indifférents à ma fatigue
A mes rêves de sommeil, à mes heures de repos,
Parfois je me révolte, il me faudrait dormir.
Quelle vaine intention quand tout en sarabande
Ils pleuvent sur mes pensées leurs lettres enlacées,
M’infligeant chaque soir la même éternité
Leur tisser dans le noir le sens et la beauté.
Parfois je m’interroge sur cette étrange mission
Inutile et futile, elle est ma déraison.
Je me sens comme ces gens qui du fond des églises
Envolent des prières usées vers un ciel vide
A chacun son errance, sa fuite et son poison.
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