Mon mépris

Sur les murs de ta chambre, y’a pas mal de tableaux

Pas pour l’amour de l’art, plutôt pour moins d’impôts,

Le matraquage fiscal pour toi c’est un souci

Alors pour y échapper tu vides les galeries.

Ta vie c’est pas facile, tu travailles comme un fou,

Tu boursicotes un peu pour toujours plus de sous.

Bien sûr t’as rien volé quand on sait d’où tu viens

Tu l’as bien mérité ton parcours c’est pas rien.

T’es fier de m’expliquer que ton fils fait du sport

Mais pas n’importe lequel, il lui faut un sponsor.

À l’école il s’emmerde, alors faut bien l’aider

À s’éclater quand même mais pour ça faut payer.

Pour plus tard, pas de lézard tu connais les tuyaux,

Et puis pour s’en sortir il aura ton réseau.

 

Si tu savais comme j’ te méprise 

J’imagine que tu serais surpris

Toi qui poses jamais tes valises

À moins de cinq cent euros la nuit

Tu crois sans doute que j’ te jalouse

Que j’aimerais trop avoir ta vie

Que j’ voudrais dorer sur ta pelouse

Ou même m’endormir dans ton lit

 

La vérité c’est que ça m’effraie, ça m’ stupéfie

Que pour l’argent on puisse autant, gâcher sa vie.

T’arrives à grapiller quelques jours de congés,

Ta femme a réservé en hôtel club privé.

Un séjour tout compris et puis pour les enfants

Il y a une garderie sinon tu ferais comment?

C’est pas qu’ tu les aimes pas mais tu dois te reposer

Et puis au prix que ça coûte ils vont pas chipoter.

D’ailleurs l’année prochaine ils auront sûrement l’âge

De partir en colo sans nuire à ton bronzage.

Tu pourras faire l’Égypte mais sans les pyramides,

Perdre toute une journée devoir trouver un guide,

Pour quelques vieilles caillasses posées en plein soleil

Alors qu’au casino on peut se faire plein d’oseille…

 

Si tu savais comme j’ te méprise 

J’imagine que tu serais surpris

Toi qui poses jamais tes valises

À moins de cinq cent euros la nuit

Tu crois sans doute que j’ te jalouse

Que j’aimerais trop avoir ta vie

Que j’ voudrais dorer sur ta pelouse

Ou même m’endormir dans ton lit

 

J’ai pas mauvaise conscience de mon dédain pour toi,

Tu t’en contrebalances de ce qui vient de moi.

Je ne sais pas ce que tu penses, je dois te faire pitié,

Mais ta condescendance est bien mal employée.

Je n’ai pas ta Rolex, ta bagnole, ton pognon

Je crois que mon appart’ rentre dans ton salon.

J’ n’ai pas d’action, d’obligation, d’assurance vie

J’ai juste un livret A et encore pas rempli

Pendant que tu business, négocies et marchandes

Pour toujours plus de chiffre, une plus grosse commande

J’ vois grandir mes enfants, j’ profite de mes amis

Tout c’ qui ne t’intéresse pas car ça n’a pas de prix.

 

Si tu savais comme j’ te méprise 

J’imagine que tu serais surpris

Toi qui poses jamais tes valises

À moins de cinq cent euros la nuit

Tu crois sans doute que j’ te jalouse

Que j’aimerais trop avoir ta vie

Que j’ voudrais dorer sur ta pelouse

Ou même m’endormir dans ton lit

 

J’ te veux pas de mal, tu m’ veux pas de bien, on s’indiffère,

Cette chanson c’est vraiment le moins que je puisse faire.

 

        Si tu savais comme j’ te méprise 

J’imagine que tu serais surpris

Toi qui poses jamais tes valises

À moins de cinq cent euros la nuit

Tu crois sans doute que j’ te jalouse

Que j’aimerais trop avoir ta vie

Que j’ voudrais dorer sur ta pelouse

Ou même m’endormir dans ton lit


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