Souviens toi de l’aube à l’heure où le soir pointe
Souviens toi de la rosée qui éveille le jour
Souviens toi du matin à l’heure de ton sommeil
Et souviens toi de tout ce que tu vas faire pour
De ce moment fugace où la nuit t’abandonne
Faire naître assez d’envie pour vivre encore un jour.
Il te faudra garder ce précieux souvenir
Car demain de nouveau repâlira le ciel.
Dans quel rêve puiseras-tu la force d’être toujours,
Quel impérieux projet vaudra que tu t’éveilles?
Souviens toi bien de tout ce que tu chantes aujourd’hui
Tu en auras besoin pour sortir d’autres nuits,
Et s’il n’est pas de temps plus fragile que la seconde
Où tes yeux s’ouvrent au monde pour affronter ta vie,
C’est dans la force du soir que se cachent les réponses,
Ces minutes incertaines qui te mènent vers ton lit
Sont les preuves accablantes d’une nouvelle victoire
Ta journée est finie, tu es encore en vie.
Garde bien en mémoire, refais toi le récit
Des sourires et des riens que ce jour t’a offerts,
Et imagine déjà le reste de ta vie.
Ce qu’il reste à souffrir, à rire et à donner
Alors tu comprendras que le temps imparti
Ne suffira jamais, même s’il est loin d’ici
Le dernier crépuscule qui viendra te cueillir.
N’oublie donc pas ce soir de rêver au bonheur
Il se peut qu’il te guette au détour d’un matin
Même s’il se fait attendre, même s’il se perd en chemin
Ne gâche pas tes chances d’enfin l’apercevoir
En le reniant d’avance pour ton beau désespoir.
Souviens toi d’espérer et souviens toi d’y croire
Encore et contre tout, et contre toi surtout
Souviens toi de t’aimer assez pour que l’on t’aime,
Souviens toit du soleil qui aurait pu briller,
Souviens toi du baiser que tu n’as pas reçu
Simplement le donner peut-être il eut fallu.
Rêve toi en couleur, en avenir et en chant
Et garde au fond de toi enfoui comme un secret,
Le souvenir précis des chagrins surmontés;
Chaque illusion perdue est une sérénité.
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