Trois fois rien

Faudrait que tu dises

Que j’suis belle comme Venise au soleil du matin

Faudrait que tu oses

Ta bouche contre ma bouche et ta main sur mon sein

Faudrait que tu glisses

Des mots doux sur mes peurs et sur mes insomnies

Faudrait que tu laisses

L’écho de mes caresses réchauffer ton désir

Faudrait que tu plisses

Les yeux sur mes soleils pour ne pas t’éblouir

Faudrait que tu restes

Sans bouger simplement à me regarder dormir

Faudrait que tu mettes

De l’azur sur mon ciel, du chaud sur mes épaules

Faudrait que tu taises

Tes angoisses, tes tristesses, les miennes me suffisent

Faudrait que tu souffles

Des murmures dans mon cou, des folies, des serments

Faudrait que tu dormes

Blotti contre mes rêves d’enfance et d’avenir

Faudrait que tu chantes

À l’heure de mon éveil quelques notes de rire

Faudrait que tu siffles

Quand j’ passe sur tes pupilles ta grande approbation

Faudrait que tu pleures 

Un peu sur mes chagrins, mes douleurs, mes névroses

Faudrait que tu veuilles

Toujours que je sois là et me laisser partir

Faudrait que tu cherches

À toutes les heures du jour une voie pour mon sourire

Faudrait que tu domptes

Mon coeur à tes promesses et à tes sentiments

Faudrait que tu peignes

Sur ma vie tes couleurs, en rose, en bleu, en blanc

Faudrait que t’oublies

Que je ne suis que moi, je sais pas la magie

Faudrait que tu couvres 

Ma nuque de choses qui brillent aux doux reflets d’argent

Faudrait que tu saches 

Que tu risques avec moi beaucoup plus que ta vie

Faudrait que tu m’aimes

Mais pas n’importe comment juste comme j’ai envie

 

Tu vois c’est trois fois rien 

Mais si tu faisais ça je crois que j’ t’aimerais bien


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