Un arbre est tombé
et mon enfance a vacillé.
Je vous vois sourire, mon enfance est déjà loin
Croyez-vous que j'ignore les rides au coin de mes yeux
Les fils d'argent de mes cheveux...
Mais l'enfance ça n'est jamais loin
Ça se cache à l'intérieur, ça s'enracine côté coeur.
Les jours et les années qui l'avaient fait pousser
Sont les mêmes qui m'ont vue grandir
Je l'ai croisé chaque jour, mes pas vers l'école
À l'heure du retour, il sonnait l'arrivée
Le dernier virage avant la maison.
J'ai grandi au temps où les enfants jouaient dehors,
Il était la limite, la sentinelle de ma liberté
Ce périmètre d'amour que l'oeil des mamans accorde
Et au-delà duquel on ne doit s'aventurer.
Cet arbre chaque année a ouvert ses bourgeons
Offrant à notre lassitude des châles et des manteaux
La promesse des jours où enfin il ferait beau.
Que vont dire les oiseaux, juste partis faire un tour
Pas loin, à quelques battements d'ailes
Lorsqu'ils vont revenir déposer leur fatigue
Au confort de ses branches et confier à son ombre
La fraîcheur de leurs plumes.
Auront-ils comme moi un peu de vague à l'âme,
Un peu mal aux souvenirs et un peu la nausée
D'imaginer bientôt ce si précieux parking
Pour lequel ce matin un arbre est tombé...
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