Comme les heures se font longues depuis l'annonce de ton arrivée.
A l'abri des coulisses envisages-tu le monde
Comme un port qui s'avance, une plage incertaine,
Un rivage, un mirage?
Sois tranquille petit pirate, il est temps d'accoster.
De toute notre impatience, rendus fous par l'attente
On rêve, on te fantasme, imaginant chaque heure ton éventualité.
Imaginé, aimé avant que d'être né.
Croyant bien te connaître,
Nos mains déjà caressent la peau douce de tes joues
Et nos bouches s'organisent à tes premiers baisers.
On murmure des promesses, des mystères, des secrets
On tisse jour après jour un maillage serré d'une chaude tendresse
A l'unique destin d'intimider tes peurs,
Pour n'avoir pour accueil que la place du bonheur.
Viens voir un peu ici, on a tant d'heures de joie à te faire partager.
Le monde est grand pour si peu de temps
Alors prends, puisqu'on le met à tes pieds.
Tu pourras y courir, y chanter, y dormir
Tu auras, je sais bien, quelques larmes à verser.
Une vie peut-être longue pour ne savoir que rire
Mais la beauté console
Des tous petits chagrins comme des peines immenses.
Viens, viens par là
Laisse moi te raconter un peu, te faire envie.
Pour toi le rouge des coquelicots
Et puis le miel et le pain chaud.
Pour toi des cerfs-volants et des ballons sur les plages
Et puis l'eau chaude qui coule le long du dos.
Pour toi la musique et les mots
Et puis le soleil couchant en haut des montagnes.
Pour toi les petites balades et les grands voyages
Et puis la pluie pour sauter dans les flaques.
Pour toi la neige qui crisse sous les pas
Et si tout cela ne suffisait pas
Il y a l'amour…
De tout ce qui t'attend je n'ai pas fait le tour
Il reste les surprises, les hasards, les rencontres
Il reste l'essentiel, ce que l'on n’attend pas.
Rien de ce qui sera ne se fera sans toi.
Alors viens petit ange, de ta première escale
Réchauffer notre hiver.
Tu viens de si loin, tu as parcouru le chemin
Quelques heures encore, allez viens
Un, deux, trois ...Gabriel…
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