À mes plaisirs enfuis et à mes amours mortes
Je dis qu’il me fut doux qu’ils frappent à ma porte,
Sur nos tendres pastels, sur nos carmins désirs
Qu’ils sachent que certains soirs je promène mes souvenirs.
Qu’il y a encore des jours où je sens sur ma hanche
La caresse de leur main légère sur ma peau blanche.
Peut-être dans leur mémoire mon regard flou et clair
Brille au secret du noir, fugace comme un éclair.
Qu’ils ne croient pas surtout que c’est l’indifférence
Qui signe sur mon coeur à présent nos romances,
Je garde pour toujours mes passions d’hirondelle
Qui part mais qui revient, constante et infidèle.
Jamais sur nos transports n’a poussé un remord,
Jamais aucun regret d’avoir mêlé nos corps.
J’ai même encore en moi, juste au creux de mon dos
Un frisson d’autrefois, de leur bouche sur ma peau.
Hélas pour quelques uns j’ai sans doute quitté
Les pas de leur chemin, ils m’auront oubliée,
Dans le chaud d’autres nids ils ont perdu ma trace
Sans aucune rancune je m’éclipse, je m’efface.
À tous et à chacun je dis que sur mes peines
Ils ne pèsent plus rien, je les aime sereine.
Je n’ai plus qu’un espoir pour nos vieilles amours,
Qu’elles brillent sur nos soirs lumineuses comme le jour.
Qu’ils n’aient la moindre crainte pour voiler leur souvenir
De nos fragiles étreintes, de nos lointains soupirs
Je ne fais pas mystère, je n’ai pas à rougir
D’avoir ouvert leurs bras un jour pour m’y blottir…
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