Mes dix-huit ans, petite miette d’enfance épuisée,
Mon avenir se noyait dans un passée trop lourd
J’étais à la dérive, naufragée au long cours.
D’un coup tout a changé, il était dans ma vie.
Il a touché ma main en me citant Baudelaire,
Il a dit « viens par là, regarde un peu ici
Tu existes, tu es belle et maintenant tu comptes,
Laisse entre eux les mesquins puisqu’ils sont si nombreux,
Relève un peu la tête, de quoi aurais-tu honte? »
Il a dit qu’il m’aimait sans même toucher ma peau
Il m’a montré les livres, il m’a donné les mots
Il m’a soufflé le rire, il m’a fait voir l’amour
Il m’a ouvert le ciel et la vie tout autour.
Alors moi j’ai grandi, j’ai appris, j’ai compris
Je suis devenue quelqu’un, celle qu’il avait prédit.
Les années sur nos jours se sont entrelacées
Tissant de fil en fil une étole d’amitié
Qui mettait sur nos vies en toute circonstance
La douceur d’une soie et le chaud d’un cachemire.
Je vous parle de lui car il n’est plus ici,
Je vous aime vous aussi tout comme j’aime la vie
Mais il vous faut savoir que rien de qui je suis
N’est autre qu’un sourire qu’il posa sur ma nuit.
Dans son regard éteint quelque chose s’est enfui
Aussi je vous en prie ne soyez pas surpris
De voir que désormais, juste au coin de mes cils
Une petite larme a élu domicile...
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