Éloge de la douceur

Sur ta désespérance je ferai pousser des roses,

Elles n’auront pas d’épine pour te piquer les doigts.

Je poserai sur ta bouche le doux de leur velours

Juste avant mon baiser.

J’agrandirai le ciel pour que tu y respires

L’air pur aux voiles de mon navire.

Je me ferai soleil pour réchauffer tes os, 

À tes larmes d’enfant, j’opposerai mon sourire

Et boirai sur ta joue le fruit de tes soupirs.

Pour que tu n’aies plus froid, pour que tu n’ aies plus mal

De toute ma tendresse je me ferai repos.

Je deviendrai la source de tous les elixirs

Les potions, les magies  qui rendent les hommes beaux

De bonheur à venir.

Je prendrai dans mes bras le tout petit garçon

Qui pleure encore en toi.

Je deviendrai rivage, brise légère sur la plage

Pour emporter au vent l’écho de tes sanglots.

À ton coeur impatient de battre enfin plus fort

J’apprendrai la douceur, rythmerai le tempo.

À ton corps épuisé des peaux sans lendemain

J’inventerai l’avenir dans la paume de mes mains.

La nuit je veillerai pour chasser tes cauchemars,

Aux monstres qui t’assaillent je donnerai congé.

Au creux de ma lumière quand tu voudras dormir

Tout ne sera que calme, ton pouls rendu paisible.

Sur la brutalité, la haine et la violence

Je fermerai la porte et je perdrai la clé,

J’enverrai la bêtise, la honte et l’ignorance

Mourir à cette adresse et te faire silence.

Plus rien ne rouvrira tes anciennes blessures

J’en serai la cicatrice, cousue main sur mesure

A petits points serrés d’un fin fil enchanté

Que j’ai tissé au ciel,

Dans une poussière d’étoile qui passait par hasard

Venue de je ne sais où et en route pour nulle part...

À tes anciens chagrins et à tes faux amours

Je dirai qu’il est tard et qu’ils doivent s’en aller

Se chercher d’autres âmes, la tienne n’est plus libre

Pour longtemps, pour toujours…

Je deviendrai musique, je deviendrai plaisir

J’écrirai tous les mots des pages de tous les livres

Pour t’emporter au loin de ton monde sans désir…


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