Regarde cette fleur, on dirait qu’elle pleure,
D’un récent bonheur.
La pluie l’a touchée, elle en est éclose
Les pétales gonflés, gorgés de caresses.
Quelques gouttes d’eau encore sur sa peau
S’attardent à mourir.
Regarde ces pavés luisants de fierté
La pluie a lavé
Leur humiliation d’être piétinés.
Chaque nouveau matin, ils guettent les nuages
Qui viendront offrir d’une nouvelle averse
Leur consolation.
Regarde ce ciel, mauve dans le couchant
La pluie est passée,
On distingue encore filant vers l’aurore
Quelques fils dorés d’un stratus d’été,
Il s’est retiré dans un arc en ciel
Baiser de soleil.
Regarde ces bambins sauter dans les flaques
De rires débordant.
La pluie a laissé pour leur innocence,
Des flics et des flocs, la joie de la boue
Qui sur leur enfance ne compte rien du tout
Que plus de plaisir.
Regarde ces coccinelles, points sur la tige
La pluie a troublé
La tendre danse de leur premier printemps
Elles se sont endormies ailes dans les ailes
Noyées de douceur et d’amour naissant
Béni d’eau de ciel.
Regarde cet orage qui foudroie la nuit.
La pluie est tombée
Lourde de lumière, blanche dans l’éclair.
Maintenant tout est calme, les toits sous les arbres
Chantent goutte à goutte, l’écho du naufrage
De l’heure dernière.
Regarde moi mon amour, après ta pluie…
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