Une gare du bout du ciel, écrasée de soleil
Pour l’envie d’un baiser…
Autour de moi, la vie,
Bruyante et infinie,
La foule est insolente, insoupçonnée d’elle-même,
Chacun regarde en lui.
Ils arrivent de partout ou passaient par ici
Elles avaient rendez-vous au bout du laid comptoir,
Un enfant est déçu, la glace à l’arrivée, le marchand est fermé.
Un couple est déjà loin, ivre de retrouvailles
Leurs mains cherchent un chemin pour dire combien, combien, combien…
Je vois la lassitude percée dans des regards
Cette gare du quotidien,
Pour eux est sans espoir.
Nouveau temple moderne, les horaires, les retards
Les tableaux d’arrivée, les adieux, les départs,
Toutes ces âmes dociles qui courent vers le soir…
Les mauvais livres sous la pendule indifférente,
Quel drôle d’endroit, il faut sortir et s’éblouir.
Enfin du ciel, le parvis clair sous le soleil
Avant la ville est une invite.
Encore quelques minutes,
Encore un sourire, un baiser, une accolade
Un dernier soupir, un dernier silence qui refuse de mourir.
Je cherche, je cherche encore
Mais je ne vois nulle part
Deux innocences habillées en jeune filles
Qui seraient venues pour mourir…
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