La mer est une femme qui gémit
Plaintive et fière dans sa folie.
Du fond des âges son amour fou
Berce les rivages de doux remous.
Dans sa tendresse, obstinément
Elle caresse comme un enfant
Les plages, les falaises ou les ports
Dans chaque vague elle donne son corps.
Un peu d’écume sur son désir
Venu du large, venu mourir
Au pied du monde inaccessible
Jamais n’atteint sa maudite cible.
Gonflée d’orgueil et de tourments
Elle s’est offerte à tous les vents
Se retranche au petit matin
Mais chaque soir elle revient.
Son rêve flou, son idéal
Couvrir le monde de ses eaux pâles
Devenir sa préférence
L’éternité de ses romances.
Elle se déchaîne, devient furie
Et puis s’apaise, dort sous la nuit
Elle pleure au large, au loin cachée
Sur sa défaite, son cœur brisé.
Un peu cruel le monde sourit
De tant d’amour à sa merci
De temps en temps il s’en émeut
Au fond cette femme il l’aime un peu.
La mer le sait, elle s’obstine
Parée d’azur elle se chagrine
Mais elle connaît son avantage
Sans elle le monde est sans visage.
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