Le rêve éveillé

On rêve, on sait qu’on rêve,

On se berce de mots doux

On se joue l’amour fou.

Nos bouches chaque soir

Se cherchent dans le noir.

Un miracle en projet,

Viser l’éternité.

Sur l’urgence de nos vies

On ose le pari

Choisir quoi qu’il advienne

Tes lèvres contre les miennes…

 

Ce n’est qu’une folie, caprice de nos destins

Avoir un soir d’automne fait croiser nos chemins.

Le soleil ce soir-là jouait sur nos paupières

Nous étions éblouis, aveuglés de lumière

Et nous avons franchi la porte de l’enfer,

Le sourire du malin en son piège incendiaire

Prêts à nous embraser, à nous faire poussière…

 

Nous pourrions nous débattre, pleurer, prier, gémir

S’imaginer les seuls à pouvoir réussir

À ramener au port un bateau qui chavire.

Combien de temps encore saurons nous naviguer

Avant que de sa mort notre amour nous terrasse

Avant que sur nos corps ne plane la menace

Du désir qui s’éteint et du coeur refermé…

 

Face au temps assassin, notre rêve éveillé

Ne sera qu’un matin, une averse d’été

Mais ce futur chagrin, cet imminent regret,

Je le souhaite à chacun, impérieux sur nos jours

Rien qui ne vaille rien à vivre sans amour.

Pour une heure ou un siècle offrons-nous ce détour,

Peu importe le coût, le danger du parcours…

 

Et s’il est temps encore pour un dernier vertige,

Je m’offre la magie, je m’accorde en secret

L’utopie pour mon rêve, devenir réalité…

 

 


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