Ma ville dans le brouillard, pudique au nouveau matin
Se dérobe aux regards. Qu’a-t-elle donc à cacher
Qu’il ne nous faudrait voir…
Je traverse en mémoire ses boulevards, ses ruelles
C’est vrai qu’elle était belle dans la lumière du soir
Des éclats de soleil couchés sur ses dorures
Et le ciel orangé descendait, descendait…
La belle irrésistible s’offrait à son baiser,
Si sûre de ses charmes, les touristes par milliers
Venus du bout du monde se prendre à ses dentelles.
Ce matin tout est blanc, ma jeunesse s’est enfuie.
Je me sens comme ma ville l’envie de me cacher.
Une ombre dans le brouillard, un souvenir, un regard.
Moi aussi j’étais belle avant le temps passé,
Le clair de mes prunelles comme un lac en été
Si pur que par dizaines ils venaient s’y noyer.
Ma peau était plus douce et mon sourire plus fier
Je captais la lumière et l’amour des passants…
Mais ma ville s’éclaire, le brouillard est levé
Au loin s’est réveillé l’éclat de ses clochers.
J’imagine ses pavés où bientôt vont danser
De nouveaux voyageurs éblouis de beauté.
Une femme n’est pas une ville,
Dans les rues désertées, arrive-t-il que parfois
Résonne un pas léger?
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