Quand tu dors je me promène
Un peu sur tes paupières
Pour inonder tes rêves,
J’embouteille ton oreille
De mots d’or et vermeil.
Quand tu dors je prends ta bouche
Je m’y étire, je m’y couche
Je l’ entrouve du bout des dents
Pour la remplir de serments.
Je m’égare dans ton cou
Port d’attache de mes voyages.
Quand tu dors je m’exaspère
De ton torse, étanche repaire
Je veux fissurer l’armure
Pour aller rythmer ton coeur
Tes minutes sur mes heures.
Quand tu dors je m’abandonne
Sur ton ventre je frissonne
Je m’y roule comme sur une plage
Je visite de long en large
Tous les chemins de tes hanches.
Quand tu dors je me glisse
Jusqu’à l’entre de tes cuisses
Je traverse la forêt
Je gravis toutes les montagnes
Je bats toute ta campagne
Je m’amuse de détours
Je me perds un peu exprès
Au berceau de tes secrets
Piège pour ma félicité.
Quand tu dors, sur tes genoux
Je m’y berce, je m’y tangue
Je m’y offre ta tendresse
J’envisage même une caresse
Qui pourrait te réveiller.
Je renonce et dans ma fièvre,
Je ne dépose qu’un baiser.
Quand tu dors je me traîne à tes pieds
Je parcours l’édifice
De ton corps alangui
C’est comme un précipice
Je ne peux que tomber.
Quand tu dors je m’allonge
Au creux d’une de tes mains
Je referme doucement sur moi
La promesse de tes doigts
Qui referont le parcours.
Au chaud de notre amour
Je m’endors à mon tour.
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