Tout ce qui manque

Combien de plénitudes sur combien d’horizons

M’ont caressé la joue légères comme un frisson,

Avant qu’un petit rien ne manque à l’édifice

D’un bonheur incertain devenu précipice.

Pour une page absente qu’on ne pourra tourner

L’histoire de nouveau fade, glissante comme une journée.

Pour une touche de cannelle dans un thé d’or et d’ambre

Je n’ai pu que frôler la magie de décembre.

Quelques jours de soleil en plus sur le raisin

Auraient rendu vermeille la robe du nouveau vin,

Un peu plus de talent sur le fil de ma plume

Aurait suffi je crois à éloigner la brume.

Avec plus de lumière, la toile serait jolie

Sans l’ombre de Vermeer écrasante de génie,

Pour à peine un peu plus je m’offrais la baignade

Mais la froidure de l’eau me fut une embuscade.

Comme tous ces petits manques sont lourds sur nos vies

Envolant d’un coup d’aile ce qui semblait promis,

Le rêve, l’idéal, l’indicible espérance

Ne viendra pas au bal s’inviter dans nos danses.

Il nous manquera sans fin une larme pour faire le tour

De nos presque victoires, de nos presque toujours,

Il nous manquait si peu pour nous noyer d’amour

Mais tout ça n’est qu’un jeu, une pause sur ton parcours…


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