Pour ce que la vie dure osons le merveilleux
Pour le peu que l'on compte, jouons avec le feu.
Nous marchons sur un fil quand il faudrait courir
L'existence trop fragile nous piège l'avenir...
Nos prudences frileuses sont autant d'alibis
À vivre sans audace dans un monde trop petit
Nous limitons nos fièvres, à peine quelques frissons
Qui courbent nos échines de peur et de raison.
Nos rêves d'idéal, de partage, de justice
Restent dans nos bagages exemptés de service.
Alors on s'accommode, on rapièce nos espoirs
Au fil du sacrifice on se coud des victoires.
On apprend chaque jour à regarder moins loin
Il faut dire que ça gâche un peu nos illusions
De croiser le regard de tous ceux qui ont moins
On vit les yeux baissés nos sinistres effusions
Nimbées de privilèges qu'on refuse de risquer
Même pour plus de lumière sur nos éternités.
Vivre n'est pas seulement s'empêcher de mourir
Sublimons chaque instant et tant pis pour le pire.
Un jour viendra cueillir notre dernier pétale
Je préfère pour cette heure qui me sera fatale
Ne pas en faire déjà la ligne de ma frontière
Et en ce que je crois nul besoin de prière.
L'économie des jours, nous fait vivre comme on compte
Pour un peu de sommeil négocié sur nos hontes.
Pour ce que l'on durera mon amour toi et moi
Quelques jours ou toujours, devenons merveilleux.
Je nous veux au-delà de l'enfer et des cieux,
Je veux pour chaque seconde le goût des premières fois.
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