Je me sens pas apte pour l’aventure
De la passion éperdument.
J’ai pas les codes, j’ai pas le sang.
Je sais pas faire bonne figure,
Nier ma peur, confier au vent
Ce qui m’émeut, ce que je ressens.
Aimer avec désinvolture
En légèreté et sans serments.
Il faudrait taire mes sentiments,
Le laisser croire en ma posture
Le piéger, cacher mes tourments,
J’ai fait le contraire, évidemment.
Moi j’ai le doute de la torture,
Des livres qu’on referme doucement
Avant lecture, indifférent…
Je voudrais juste que ça dure
Un peu plus longtemps que longtemps
Un peu plus haut qu’au firmament.
Je suis inapte à l’imposture
J’en saurais pas prendre l’accent
Je parle pas bien le charlatan.
Moi j’ai besoin qu’on me rassure
Parait que ça fait fuir les amants,
Qu’ils se lassent des atermoiements.
Moi j’aime comme en littérature
Mais la vie n’est pas un roman
Faudrait que je révise mon jugement,
J’ai pas la force, pas la culture
De vivre au-dessous du néant,
Je sais pas comment faire semblant.
Ça passe pas dans ma conjecture
Les non-dits et les arrangements,
Le mensonge et le délitement.
Je sais pas vivre avec armure
Je risque tout, partout, tout le temps.
Sans doute que je vois trop grand.
Je franchirai peut-être pas le mur
Mais je n’aime qu’obstinément
Avec l’audace d’un coeur béant.
Et si je me jette en pâture
Aux illusions, aux guet-apens
Je règlerai à prix coûtant,
J’apposerai ma signature,
Je donnerai mon consentement
À mon amour incompétent.
Je m’en ferai la sépulture
De mon pauvre coeur suppliant
Comme de mes rêves imprudents.
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