Mes songes si épris de douce délicatesse
Fracassée malgré toi de tendre maladresse,
Ce voile sur mon coeur échoué à ton adresse
Étire sur mon sourire une langueur de tristesse.
Mon amour trop fébrile te violente et t’oppresse
Opposant à mes rêves des Je t’aime politesse
Jamais tu n’aimeras à t’en faire faiblesse,
Sur le coin de mes cils le chaud de mon ivresse.
Insensible aux mensonges déguisés d’allégresse,
Pour le bout de tes doigts qui tremble et qui confesse,
Qui murmure tout bas l’espoir que rien ne cesse
Je m’invente des prières, des cantiques et des messes.
Le temps furieux flétrit le charme des déesses,
Obscure confusion, l’écho de ma jeunesse,
T'aveugle de lumière quand ton amour se presse,
Au feu de mes souvenirs, mes larmes et ma sagesse.
Mais s’il advient qu’un jour je tienne ta promesse
D’aller me consoler à une autre tendresse
Qu’en sera-t-il de nous d’autre qu’une détresse
Au creux de nos lits froids endeuillés de caresses?
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