Elle entre dans l’arène comme d’autres sur une scène
Son visage impassible la fait penser sereine
Déjà des yeux la frôlent, inventent la caresse
Des mains veulent ses hanches pour flacon de l’ivresse.
Elle traverse la salle pour une première danse
La convoitise des hommes s’échauffe à sa cadence.
Leurs soupirs l’indiffèrent, elle connaît leur chanson
Leurs mots lourds de promesse dans l’espoir du frisson.
Elle est belle comme l’antique, tentante comme la folie
Qui brume son regard quand elle ouvre son lit
À celui qui ce soir a gagné la partie
Son corps abandonné, mais son cœur confetti
Jamais n’offre un espoir, un demain, un peut-être
Elle s’endort sans rêve, enveloppée comme une lettre
Du plaisir accordé à ce corps de passage
Partant pour la croisière, mais elle n’est qu’un naufrage.
Demain de nouvelles mains affolées de désir
Qui poseront sur ses seins l’oubli du souvenir
De ces autres autrefois qui n’ont rien demander
Pour venir se chauffer à l’enfant regardé
Avec des yeux fiévreux d’animal sans pitié
À la loi du plus fort elle n’eut qu’à se plier.
Aujourd’hui chaque aumône qu’elle fait de sa beauté
Éloigne le fantôme de sa naïveté.
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