Toutes ces respirations légères ou tourmentées
Qui dansent dans le noir à devenir ballet
Violentent chaque nuit mon âme non invitée,
Seule de ses semblables qui n'ira pas au bal.
L'écho dans mon esprit de tout ce qui fait mal
Mes pensées éblouies de mes heures trop pâles
Se font et se défont comme un couple infernal
Qui s'aimerait beaucoup trop pour ne pas se briser.
Mes yeux maintenus clos de ma seule volonté
Ne sont d'aucun secours à mon âme éveillée,
Peu importe à ma tête mes paupières fermées
Mes doutes et mes errances me font leur carnaval.
Chaque nuit sur mes heures le même décompte fatal
La même sarabande sur mon cœur de cristal.
Comment font tous ces autres au repos idéal
À peine sur l'oreiller leur esprit agonise.
Le mien n'est pas si sage, il s'agite et m'épuise
Se joue de ma fatigue, me torture et s'aiguise
À de nouveaux tourments qu'il m'invente à sa guise,
Dans le feu du serment menteur d'un cœur touriste.
Déjà le jour s'immisce d'une lumière un peu triste
Trop tard pour mon sommeil à l'orgueil d'artiste,
Le matin va cueillir son dernier tour de piste
Et la nouvelle victoire de mes chères insomnies...
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