Mon âme funambule échoue encore ce soir
À garder l’équilibre qu’il faut pour avancer
Mes chagrins par instant devenus dérisoires
Me rappellent à l’ordre d’une larme non invitée.
Mes pensées prises au piège tentent d’apercevoir
Un passage, une sortie, une raison d’espérer.
Sur mon sourire d’hier est revenu dormir
Tombé de mes paupières l’ami au goût de sel
Il emporte avec lui mes envies, mes désirs
Rit de ma déconvenue de ne pas être celle
Que j’ai au fond du coeur, une proue de navire
Confiante malgré le temps qui la rendue moins belle.
Cette femme lumineuse m’était comme une promesse
Mais j’ai perdu ma robe au jardin de l’enfance
Je me sens vivre nue, mutilée de tendresse
J’aime dans la terreur, le doute et le silence
Ce monde qui m’éblouit tout autant qu’il m’agresse
J’en ressens les assauts mais ne suis qu’impuissance.
Puisque qu’hier et demain se conjuguent toujours
Je danserai sur un fil jusqu’à la chute fatale
J’emporterai au loin la saveur de l’amour,
Je l’ai goûtée parfois mais d’un coeur infernal
Insatiable et rétif, indocile au long cours
M’étourdissant chaque fois de tout ce qui fait mal.
Je ne sais renoncer à l’enfer de mes chaînes
Pourtant elles sont ouvertes, je n’aurai qu’à m’enfuir
Ne pas me retourner sur le feu de ma peine
Mais voilà sur un fil on ne peut pas courir
Le danger sur chaque pas de ma vie incertaine
Me condamne au regret, satinée de souvenirs.
Pourtant les roses sont belles écloses sur le matin
Et j’aime le soleil quand il dort sur Vérone
Quand le tilleul frissonne dans le soir qui s’éteint
Je sens qu’il me faut vivre, mon esprit s’abandonne
À une drôle d’espérance, fugace comme un destin
Un jour d’évidence où la joie tourbillonne.
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