Nos yeux d'aquarelle

Dans nos yeux d’aquarelle
Nagent de grands oiseaux,
Nos larmes sur leurs ailes
Glissent comme les bateaux
Que les goélands suivent
Dans le porter d’un vent
Aussi pur que l’eau vive
Qui rit dans le torrent
D’une montagne de neige
Dans un hiver frileux.
Les jours pris au piège
Du temps court comme l’aveu
De l’amour adultère 
De Vénus pour Pluton,
Mars dans sa colère
Rouge d’humiliation
S’est arraché le cœur,
L’a jeté aux étoiles
À qui il a fait peur,
Elles l’ont couvert du voile
D’une ancienne lumière
Morte depuis toujours
Mais qui encore éclaire
La nuit aux alentours
De tout ce qui s’endort
Pour inventer des rêves
Nacrés comme un trésor,
Bienveillants comme une trêve,
Futiles comme la vie
Qui dans chaque seconde
S’étiole et rétrécit.
En nous offrant au monde
Voilà qu’elle file déjà
Vers son heure dernière,
À peine sommes-nous là
Qu’on nous ferme les paupières.
Tant pis pour les oiseaux
Ils se feront la belle
Nageront d’autres eaux
Que nos yeux d’aquarelle...


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