Ces instants là

Ce n'est pas dans un lit que je dors mais dans ton sourire.

Si demain m'appelle c'est pour m'y blottir,

Au creux de ton souffle j'irai en voyage

Respirer l'air pur de tes paysages.

Ce n'est pas la musique qui me fait danser.

C'est un papillon aux ailes argentées

Qui court dans ma nuque quand ta main se pose

D'un frisson plus rouge que celui des roses,

Dans le vent de l'aube venu pour mourir

Au coin de mes cils d'un dernier soupir.

Ce n'est pas le ciel qui chauffe mon âme frileuse 

La flamme qui m'éveille est aventureuse.

Coulant de tes reins comme une rivière

Elle m'offre au matin, à la terre entière ,

À chaque rosée, à chaque levant

Tu glisses sur ma peau le soleil couchant.

Une seule lumière m'entrouvre le regard

Elle brille sur mon port, c'est celle de ton phare.

Ce n'est pas l'averse l'eau de mes envies

Tes bras qui se ferment sur moi dans la nuit

Sont comme un rempart, comme un château-fort,

Refuge pour mon cœur lourd comme un trésor

De nacre et de sel, d'or et de pierreries 

De vol d'hirondelle, de souvenirs enfouis.

Ce n'est pas le vin qui m'enivrera

Le miel de ta peau dans ces instants là

M'a rendue cruelle au reste du monde

J'échangerai mille ans pour quelques secondes

De plus sur ta bouche. Quand elle s'ouvre un peu

Qu'aurais-je donc à faire des hommes ou des dieux...


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