Le coin de mes sourires s'étire sur un regret,
Mon bonheur illumine le plus fou des chagrins
Et si je pleure parfois dans le petit matin
C'est sans doute de tendresse que j'ai pour la rosée.
Mes mots un peu sucrés écrits d'une plume noire
M'arrivent du fond du ciel les nuits d'incertitude,
Quand plus aucune rime ne suffit ni n'élude
Cette peur qui s'épuise à griffonner l'espoir.
Ce fleuve qui languit doucement à mes pieds
N'est jamais aussi beau que calfeutré de brume
Et tant pis pour l'azur il a d'autres costumes
Le brouillard est plus tendre à mon cœur de papier.
Sur mes heures tristes et floues chante une tourterelle
Elle connaît la musique qui trompe mon ennui,
Quelques notes offertes avant que ne s'enfuit
Le temps qui nous emporte dans un battement d'ailes.
Je ne sais trop que faire de ces jours d'arc en ciel,
Lovée dans un nuage je guette le rayon
De lumière ou d'amour, de joie ou de pardon
Qui à certaines heures leur donne un goût de miel.
Nos vies sont ainsi faites qu'il y a peu à en dire
À peine quelques instants qui vaillent qu'on s'y attarde
Pourtant on s'y étire, on s'y vautre, on musarde
Sans voir l'orage qui gronde sur nos frêles plaisirs.
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