Je guette l'agonie de mon amour immense,
Tu me perds sans le voir de ta désespérance.
Puisque je ne peux rien pour panser tes blessures
Puisque tu dis toi-même que jamais rien ne dure,
J'arrache chaque jour un lambeau de tendresse
À mon coeur épuisé de mendier ta caresse.
J'aurais donné la lune, l'aurore et le couchant
Pour faire de ma vie les lignes de ton roman,
Mais t'es sous la mitraille au fond de ta tranchée
Tu livres une bataille que je ne peux gagner.
Dans ta guerre y'a pas de place pour moi, pour ma douceur
De chaque jour qui passe tu fais une rancoeur.
Je voulais qu'à ma main tu trouves le repos
Qu'au creux de nos matins tu sèches tes sanglots.
Mais ta rage est trop sourde et mon âme trop frileuse
Pour nous faire un destin de nos heures amoureuses.
Je sais déjà demain le noir de ta colère
Tu renieras mes seins, tu me feras poussière.
Je me rangerai docile dans tes amours perdues
Souvenir inutile d'affection disparue.
Je suis sans amertume de t'avoir trop aimé
Mais tes murs sont trop hauts, tu es barricadé.
Ton coeur en son étau, trésor inaccessible
Est un trop lourd fardeau pour le mien trop sensible.
Mes larmes n'éteindront pas le feu de ta révolte
De ton amour de moi je ne ferai pas récolte,
il n'y avait rien à faire que je n'ai pas tenté
Je suis sans illusion mais ivre de regrets.
Je n'étais qu'une plume au poids de ta balance
Tu choisiras toujours le cri et la violence.
Je confie donc au temps le soin de me guérir
De mon amour si grand qu'il refuse de mourir.
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