L'embellie

Combien de temps encore durera cette agonie
Pour ce chagrin d’enfant qui refuse de s’éteindre.

Par quel côté du ciel arrivera l’embellie,
Il est déjà si tard sur les jours de ma vie
Que le soleil au loin commence à y descendre.
Je ne peux plus me cacher, je ne peux plus attendre.
J’ai tué la petite fille qui pleurait dans le noir
Pour devenir cette femme qui pleure dans le soir,
J’ai troqué la terreur, la honte et le mépris
Contre la déchéance, la fureur et le bruit.
Je suffoque du désir de n’être plus personne
Autre qu’un être sans pensée que l’envie abandonne
De comprendre d’où fusent ces rires éclatants
Cachés dans mes sanglots, sinistre paravent.

Je n’ai pas su aimer autrement qu’en souffrance
Infligées au hasard et toujours en silence,
Aujourd’hui mon amour je veux que tu déchaînes
Le vent de ton midi sur le nid de ma peine,
Pour qu’il emporte au diable le feu de mes souvenirs
Me rendre enfin capable de ne plus réfléchir.
Je vais danser doucement sur le fil ta peur
Apprivoiser les doutes de ton cœur voyageur,
Nous bafouillerons l’amour, le désir et l’espoir
De ne pas se tromper, d’avoir raison d’y croire.
Je mets dans la balance la force de ma confiance
La douceur d’un baiser posé sur ta méfiance...


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