L'envol des cerfs volants

Existe-t-il un monde où les chagrins d’enfant pourraient aller dormir

A l’ombre d’un cerisier en fleurs…

Un monde un peu passé,

Telle une carte postale oubliée au jardin

Un soir vaincu d’orage.

Un monde où rêveraient tranquilles et apaisés

Les cerfs-volants envolés,

Les glaces fondues trop vite,

Les ballons éclatés,

Et les disputes des parents.

Si ce monde est une réalité quelque part

Qu’on y jette nos dix ans.

Ces heures cruelles éblouies de soleil

Où l’on comprend d’un coup qu’on va devenir grand.

Que si la terre est ronde elle n’est pas un manège

Mais plutôt une arène

Où il faudra combattre des ennuis de géant.

Qu’on y range mes souvenirs d’enfant un peu trop sage

Qui n’a pas vu venir la cohorte du temps

Emportant avec lui nos tendres babillages.

Moi je rêvais d’azur, de miel et de talent

D’étoiles et de tendresse.

Je regardais la lune, la caressais parfois

La vie semblait facile sur le bout de mes doigts.

J’ignorais les épines des roses odorantes,

Les bombes et le chaos, les peines infinies

La colère, les sanglots.

Je promenais mon sourire offert aux quatre vents

Passeport pour l’aventure d’un bonheur éternel.

Mais l’enfance meurt un soir fracassée de folie

Dans une larme ou une autre, le ciel devenu gris

Nous piège pour toujours dans le secret enfoui

De nos jeunes espérances,

De nos vertes illusions.

Existe-t-il un monde où retrouver ce temps

D’à peine quelques secondes 

De nos chagrins d’enfant ?

 


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