Nous sommes tous les enfants
Jamais devenus grands
D’une époque affamée
Ogresse jamais repue
De nos chagrins futiles
Nos envies d’inutile.
Nos joujoux hors de prix
Pour faire cliquer nos vies
Nous façonnent un destin
Virtuel et magicien,
Doudous des temps modernes
Pour adultes en berne.
Nos amitiés factices et nos amours en ligne
Nous piègent l’affectif dans nos écrans de veille.
Pourtant qu’elles étaient douces les soirées en terrasse
À s’aimer dans les yeux, les cœurs en face à face.
C’était pas mieux avant, ce sera pas pire demain
C’est juste qu’on s’est perdus, on s’est lâchés les mains.
Bientôt dans nos lits froids, nos poupées d’autrefois
Aux yeux de porcelaine nous mettront en émoi.
Elles nous parleront d’amour bien mieux que Roméo
Pour toujours la peau douce sur notre libido.
Est-ce-qu’il est temps encore
Pour les amours immenses,
Le vrai de l’existence,
La bouche comme évidence,
La douleur de l’absence...
J’échangerai mon joujou
Contre de la présence
Des matins qui rendent fous
Et des regards intenses...
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