Ton enfance pinaille des souvenirs magiques
Elle tiraille malgré toi les coins de ta boutique.
Les eaux de ton bassin ne sont pas si profondes
Pour noyer des chagrins d’à peine quelques secondes.
Quelques pensées te piègent d’un peu de nostalgie
Te chauffent comme une fièvre, suée de mélancolie,
Tu revois les clochers et les vertes prairies
Ta ville sautillante sur son fleuve alangui.
Il reste un peu de toi qui traîne encore parfois
Un écho de ton rire, un hiver d’autrefois.
Ils sont toujours glissants les pavés de jeunesse
Mais sur le temps qui court on s’en fait des tendresses.
Tu vis dans la lumière d’un petit paradis
Pourtant sous tes paupières un peu du gris d’ici
Semble te faire prière, infuse ta mémoire
Est-on jamais d’ailleurs que nos premiers trottoirs?
Au creux de ton oreille des accents endormis
Te chantent des merveilles de ton passé enfui
Leur musique t’ensommeille d’une douce berceuse
Lascive comme une soirée sur ton âme langoureuse.
Pourtant tu sais là-bas, ailleurs ou n’importe où
On emporte avec soi les mêmes errances partout
Nos valises toujours lourdes de nos anciens matins
Déjà prêtes et dociles à nous tisser destin...
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