La trêve

Je confie au silence la douceur de mes rêves

Combien ils étaient tendres dans le secret du soir

Auréolés d’audace et de sublime espoir.

Ma bouche est un désert abandonnée de mots

Tu m’as faite poussière, je ne suis plus qu’un sanglot.

Je dois encore chercher le courage de partir

Te laisser des regrets, devenir un souvenir.

Nous ne fûmes qu’une halte à ma drôle de peine

Mais je reprends ma place au confort de mes chaînes.

Puisque tu n’as pas peur, puisque tu n’as pas mal

Puisque l’idée de moi ne t’est pas infernale

Quand ton sommeil se plaît auprès d’une place vide

Le mien n’est qu’un chagrin dans cet enfer aride

À traverser chaque nuit au froid de ton absence

Tyrannisée de manque, de douleur, de distance.

J’aurais donné le ciel, l’azur de l’Italie

Pour que tu dises parfois « tu me manques toi aussi »

Mais puisque je suis seule à nous vouloir ensemble

Je congédie mes rêves et d’une main qui tremble

De ma vieille solitude je referme la trêve.


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