Tu m'abîmes

Tu m’abîmes.
Tu m’abîmes de désir, de plaisir, de souvenirs.
Tu écorches ma peau de frissons impatients
Si sûrs de leur pouvoir à mon cœur défendant.
Tu m’abîmes d’absence, de peur et d’abandon.
À chaque aurore qui pointe je plonge plus profond,
Ma peine se déchaîne au loin sur l’horizon.
De plein fouet mon amour roule tout autour d’ elle
Dans un ressac furieux d’impuissance à mourir.
Tu m’abîmes de mots doux et de silences,
De non-dits, d’interdits, violents comme un poison,
Dans des baisers de miel fermés comme une prison.
Tu m’abîmes de caprices, de musique, de chansons,
Ton ombre comme un mirage me réchauffe et m’éclaire.
Au plus noir de la nuit tu brilles comme une étoile
Morte depuis mille ans, lumière inaccessible,
Tu n’es déjà plus là et je suis déjà vide.
Tu m’abîmes de sourires sur ma désespérance,
Tu m’abîmes de regrets sur ton indifférence.
Tu m’abîmes de tendresse poisseuse comme l’habitude
Je ne suis qu’une émotion tu m’échardes de quiétude,
Lacérant de sagesse l’enfer de ma passion.
Tu m’abîmes comme un vase oublié au placard
Que pas la moindre fleur ne visite plus jamais.
Son cristal s’éteint, ternit et puis se tait.
Un jour une maladresse, une main malhabile
L’attrapera brusquement, la chute sera fatale
En des milliers d’éclats brillants comme mes larmes...


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