Les si beaux

Mon Dieu qu’ils étaient beaux dans la lumière du soir

À s’aimer follement sur un pont de Paris.

Leurs mains à se vouloir et les yeux loin d’ici,

Perdus dans un ailleurs qu’ils étaient seuls à voir.

 

Je les dépassais donc et me suis retournée

Éblouie de leurs ombres tendrement enlacées.

De toute ma jalousie je les ai admirés,

À cet instant précis le soleil s’est couché.

 

Longtemps ils ont dansé au bal de mes souvenirs.

J’ai tissé la légende de leur amour immense

Sans rien connaître au fond du vrai de leur romance,

Mais pour ce qu’ils semblaient j’aurais commis le pire.

 

Mon Dieu qu’ils étaient beaux leurs rides au coin des yeux,

À s’adorer encore dans le blanc des cheveux.

Se souriant dans le soir comme on se dit adieu,

Malgré le temps cruel qui les a fait si vieux.


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