Si je meurs un jour,
Ce sera par erreur, par inattention.
Ou alors ce sera pour laisser la place à un plus vivant
Qui veut ma maison.
Si je meurs un jour,
Mais c’est peu probable
Ce sera sera par paresse, par inadvertance
Ce sera pour l’oubli de quelques secondes
À ne pas me rappeler qu’on ne revient pas.
Si je meurs un jour,
Ce sera la nuit
Frileuse de silence et de solitude.
Ce sera pour répondre à ces voix qui chantent
Mes gloires adorées, mon passé lointain.
Si je meurs un jour,
Mais ce n’est pas certain
Ce sera pour dormir un peu plus longtemps
Au chaud de la plume, au doux du satin
Au charme d’un rêve de nacre et de pluie.
Si je meurs un jour,
Ce sera pour du faux
Je serai là toujours sans chair et sans os
Un sourire volage sur quelques mémoires
Qui parfois le soir murmureront tout bas
Au secret du noir qu’elles ne m’oublient pas.
Si je meurs un jour,
Comme c’est prédit
Ce sera par tendresse pour le temps perdu,
Cette éternité promise en destin
À n’être qu’une ombre légère et futile
Qui dort quelque part d’un sommeil fragile.
Si je meurs un jour,
Je crois que ce sera
De curiosité pour le grand mystère.
Pour enfin savoir une bonne fois pour toutes
Quelle est cette chimère, cet espoir, ce doute.
Et si c’était vrai ou s’il n’y avait rien?
Si je meurs un jour,
Ce sera par hasard
Soit d’un accident contre un cerf-volant,
Dévorée vivante par un ours en peluche,
Prise par la glace d’un iceberg amoureux ...
Ce sera par malice,
Pour être le centre des conversations
Habillées au vu de la circonstance
Du rosé poudré de la bienveillance.
Si je meurs un jour,
Ne m’en veuillez pas de garder les yeux
Clos et sans lumière.
Ce sera peut-être juste de fatigue
De porter chaque heure depuis la première
L’amour de la vie sur chaque paupière.
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