Mémento des jours ordinaires

Sourire aux fleurs de solitude,

Accroches de pourpre et de garance.

Petites sentinelles des bordures de chemin 

Offrant aux regards purs leur rêve de soie,

Fugaces élans de nos errances.

 

Écouter le silence de l’inquiétude

Portée au monde par les cœurs lourds

D’hommes debout aux yeux de chat,

Sur la barbarie de leurs frères

Malgré le ciel, malgré la terre.

 

Suivre les torrents d’incertitude 

Des secondes poudrées du matin.

Jetés au monde comme à l’amour

Encore brumeux de nos songes rougis,

Nouveaux-nés de ce nouveau jour.

 

Voir les reflets de lassitude

D’un œil souligné de mauve.

Cerne de femme au cœur de guet

Sur le sommeil d’un enfant

Ou le plaisir d’un amant.

 

S’offrir la rondeur des plénitudes

Des chairs de sein, des clairs de lunes.

Dans l’incessante promenade de la courbe

Se redessine obstinément 

La même caresse, le même moment.

 

Consoler la honte des interludes

De n’être pas plus importants

Qu’une averse de juillet aux larmes de cristal,

Déjà évaporée de la chaleur infernale.

Passer sans bruit, ni conséquence.

 

Entendre le murmure de l’habitude, 

Tout ce qui revient, tout ce qui ramène 

Les uns, les autres dans nos semaines.

Le bruit des sources et du bois sec

Et le retour des hirondelles.

 

Aimer les doutes des vents du Sud,

Baroques comme une tramontane 

Ou impérieux comme le mistral.

D’un écho de violon tsigane

Les rassurer, les retenir...


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