La vie ne promet rien, elle propose, elle invite
Elle pose sur le matin sa rondeur de pépite
Se nichant au secret de ton cœur qui palpite
Elle n’as pas décidé de toi, de tes limites.
Tu peux lui dessiner des contours de frontière
Ou la laisser t’attendre figée dans la lumière
Tandis que tu suffoques des peurs et des prières
Qui te gardent sous l’eau immobile comme la pierre.
Tu peux la ressasser, la maudire, la confondre
Avec le temps qui file, passé à se morfondre
Mais un jour de hasard il te faudra répondre
De ton sommeil de glace que tu as laissé fondre.
S’il te convient de croire que rien ne t’appartient
Que tes mains restées vides et du mal et du bien
Ne sont tout juste bonnes qu’à caresser les chiens
Tu peux fermer les yeux il ne t’arrivera rien.
Mais si l’espoir parfois te vrille d’insomnie
Si quelque chose en toi se débat et frémit
C’est qu’il n’est pas trop tard pour tenter le pari
De sauter du trottoir et de choisir ta vie.
Elle ne sera rien d’autre que ce que tu lui donnes
À rire et à vouloir, à faire de ta personne
C’est à toi de plaquer de l’or à ta couronne
Ça n’arrivera pas si tes rêves t’abandonnent.
Avant que d’obtenir il faut avoir envie
Provoquer le désir, s’autoriser l’oubli
Des doutes qui te piègent, te sont des alibis
Que tu traînes en cortège de ton pas ralenti.
Fais de toi le sommet de toutes tes préférences
Et ne laisse jamais s’imposer l’évidence
Elle est le plus souvent le contraire de ta chance
Tu es plus que tu n’as, tu es plus que tu penses.
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