Offrande italienne

Je veux te couvrir d’Italie
Aux heures torrides du plein midi
Dans la torpeur de la Toscane
Aussi sensuelle qu’une gitane.
Ta peau écrasée par l’azur
Me serait toute une aventure,
Perlée de moiteur infinie
Ce serait l’enfer au paradis.

J’imagine Venise et Vérone
Comme décor de ton automne,
Casanova et Roméo
Ensemble pour te souffler des mots
À me chuchoter à l’oreille
Qui me changeraient en merveille.
Je veux me faire napolitaine
Te faire chanter à mes rengaines.

J’aimerais te présenter les Pouilles
À la blancheur que rien ne souille,
À la terre plus vieille que l’histoire
Des hommes, des femmes, de leur mémoire.
Je veux te réchauffer l’hiver
À la source de la lumière,
Rome caressé de sa tendresse
Dérobera toutes tes tristesses.

Je veux te griser de chianti
De Raphaël et de Vinci,
Surprendre l’œil de Michel-Ange
De ta beauté, de ta gueule d’ange.
Je veux me coller la rétine
À ton sourire devant Messine,
Je soupirerai les Abruzzes
Jusqu’à la foi, jusqu’à l’excuse.

Je veux que tu pleures de pitié
Sur tous les balcons humiliés
De linge frivole et impudique
Rincé d’accents et d’eau de crique.
On se gavera de baroque
De marbre froid comme l’eau des phoques
Ce sera antique et renaissance
Ce sera sublime de décadence...