L’effroyable vacarme des vies qui s’entrechoquent
Des hommes gorgés de larmes face à l’éternité
Ils quémandent au hasard des secrets à trahir
Bruissant sur les boulevards leurs terreurs dans un rire.
Au large de l’horizon, des goélands, des fées
S’embrassent en tremblant de leurs amours breloques.
Des femmes aux yeux de chat soupirent le vaste monde
Leur rue n’est pas si grande pour être le chemin
Qu’on parcourt sans comprendre qu’il est déjà si tard
Leurs vies faites d’attente de cet autre quelque part
Qui saurait leur mentir d’un possible chagrin
Chapardé à l’écume qui sourit sur les ondes.
Au coin des avenues, sous les soucieux platanes
L’espoir du rendez-vous fait frissonner les coeurs
C’est chaque fois la même peur, le même tremblement
Les mêmes oiseaux moqueurs qui observent en sifflant
L’écho de nos angoisses qu’on embaume de fleurs
Avant que le temps passe, que la beauté se fane.
Plus loin dans la ruelle les enfants s’interrogent
Du désespoir bleuté dans les yeux de leurs mères
Quand on a que l’enfance pour oser les audaces
On doit se tenir loin de ces faces de grimaces
Qui font vieillir les femmes alourdies de chimère
Et renoncer les hommes à tout ce qui déroge.
La rue n’est qu’un carcan, fiente d’humanité
S’y promènent à pas lents les âmes asservies
Au monde tel qu’il doit être quand de l’indifférence
De soi, de qu’il on est, on refuse l’évidence
Pourtant loin des carrefours au calme des prairies
S’embrassent sans trembler coquelicots et bleuets.
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