Ma mélancoulure

C’est juste une aventure, des mots qui se murmurent
Du soleil sur mesure, une désinvolture.
C’est juste une fissure, une lézarde sur le mur
Une porte refermée sur un rêve fatigué.
C’est comme une brûlure, une douleur, une injure
Une fleur de papier aux pétales déchirés.
C’est juste une fêlure, un accroc sur l’armure
La mémoire qui scintille, des yeux qui s’écarquillent
Ce n’est qu’une fracture, la preuve que rien ne dure
Une larme séchée d’un peu de cruauté.
C’est comme la déchirure d’une âme un peu trop pure
Le vent dans la voilure, la promesse de l’azur
Une eau de claire fontaine pour naufrager la peine.
C’est l’amour en bordure, une fleur en bouture
Le feu de la cambrure, le dessous de la ceinture.
C’est faux comme une allure qui craque à la couture
Une fausse signature, une tâche, une rature
C’est comme un armistice au bord d’un précipice
Le rappel d’une piqûre, la marque de la morsure.
C’est à peine une figure cachée sous la chevelure
Impassible gravure, fragile miniature.
Ce n’est qu’une masure refuge de pleine nature
Un abri de fortune caressé par la lune.
C’est pire que la luxure, un paradis obscur
Une brebis en pâture à des loups sans fourrure.
C’est une simple rayure qui souligne la courbure
Du galbe d’une hanche où pleurer ses dimanches.
C’est une heure de lecture, une pause, une serrure
Enfin la fermeture des parenthèses impures.
C’est comme une rupture, une envie de conclure
Retirer sa parure et montrer la souillure.
C’est juste une sépulture pour finir la torture
Pour chagrins épuisés de rires maquillés.
Elle n’est qu’une imposture, une ancienne blessure.


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